Chapitre 1 : Premier Regard
*Aïe*, je me suis encore réveillée en sursaut ce matin là…
C’est encore et toujours le même rêve… Je vois un homme virevoltant au rythme de la musique.
Il serre vainement quelque chose dans ses bras, comme s’il y avait quelqu’un…
Puis de temps à autre, une femme apparait à la place du creux circulaire que forment ses bras.
Cette femme, je la reconnais facilement, elle est brune, les cheveux lui tombent le long du dos…
Je ne vois pas ses yeux, ils sont cachés par une frange, je ne vois pas ses yeux, mais son visage, si fin, si beau, ce visage me rappelle quelqu’un…
A chaque fois, je me rends compte que cette femme, c’est moi.
Bien que je sache comment cela va finir, je reproduis toujours la même erreur, je m’approche de ces gens, je veux leur parler, leur demander pourquoi je suis là, où je suis !!!
Puis – en me voyant- la femme disparait, laissant l’homme danser tout seul, impassible, comme si il n’avait pas vu qu’elle s’était volatilisée…
Toujours le même paysage, cette pièce, énorme, la grande salle d’un palais peut-être, une salle de danse, de bal…
Ornée de magnifique guirlandes d’or, de grands miroirs, répartis sur toute la surface, de n‘importe quel angle, on voyait son reflet…
Et si cette femme n’était que mon reflet ? Ce n’est pas rationnel, et j’aurais disparu depuis longtemps…
Puis, comme toujours, c’est au tour de l’homme de disparaitre, enfin, peu à peu, tout disparait : Miroirs, guirlandes d’or, autres danseurs, et moi ?
Je me retrouve seule dans une pièce noire…
La peur me surprend, la peur de la solitude, la peur du noir…
Je crie, crie aussi fort que mes poumons le permettent, puis, au moment où je suffoque, où je pleure, je me réveille, avec l’oreiller pressé contre mon visage, sans ne pouvoir rien faire d’autre.
Je continue à crier, ce noir inconstant m’a suivi jusqu’à chez moi, puis sans chercher à faire autre chose, je presse le bouton de la lumière, le noir s’évapore…
Mes yeux s’habituent peu à peu à ce changement soudain…
Il ne reste plus que la solitude à évacuer…
Mais ça, je n’y peux rien, je suis seule, et je resterais seule, combien de temps encore à attendre ? Aucune idée…
***
Après ce rêve, sans nul doute, éprouvant, je me lève, encore à moitié endormie, puis, file -sans faire attention à ce que je fais- dans la salle de bain, c’est ce que l’on appelle, une habitude…
En arrivant dans la salle de bain, j’enlève ce foutu pyjama qui gratte, puis je me lave, brosse mes dents, et attend que sonnent les 7h00.
A cette heure là, mon père se réveille, je sors de la salle de bain, pour qu’il puisse l’utiliser tranquillement, et descend préparer le petit déjeuner – en peignoir - !!!
Quand le petit déjeuner était prêt, je faisais semblant de le prendre, sans attendre mon père…
Bien que nous vivions dans la même maison, nous étions pratiquement des étrangers, j’avais vécu avec ma mère jusqu’à ce foutu accident, il y avait sept mois de cela : une route, trop de verglas, des freins pas assez réactifs, voilà ce qui avait causé la perte de ma mère, de ma petite sœur et en même temps celle de mon bonheur, de ma bonne humeur…
Depuis ce temps là, je vivais avec mon père, qui m’élevait comme il le pouvait, il n’avait jamais eu de responsabilité à mon égard, à part la pension alimentaire –et encore-…
Et du jour au lendemain, il s’était retrouvé avec une fille sur les bras…
Je savais que cela devait être éprouvant pour lui, et pourtant, je faisais du mieux que je pouvais…
Après cette réflexion que je me faisais tous les matins, je montais dans ma chambre, et m’habillais en deux ou trois mouvements...
Du moins si l’on pouvait appeler ça s’habiller, car oui, je prenais juste ce qu’il y avait au dessus de l’étagère, sans regarder si, les habits s’assortissaient ou pas, sans regarder si je mettais du blanc avec du noir, ou du marron avec du jaune…
Je ne cessais de penser que, par rapport à ce que j’avais vécu, la couleur du jean assorti ou non, aux chaussettes, n’était pas de la plus grande importance…
De toutes les façons, il n’y avait pas grand choix, mon armoire était remplie de bas en haut, et il n’y avait pratiquement que du gris sombre et du noir…
Je m’habillais donc, et m’attachais les cheveux avec un élastique en une queue de cheval haute…
Je ne laissais pas apercevoir mes yeux, ils étaient sous une frange épaisse…
Pourquoi ?? Et bien, parce que depuis l’accident mes yeux n’étaient plus d’une couleur que l’on voyait tous les jours…
Depuis l’accident, mes yeux étaient d’un rose fluorescent…
Je ne les montrais pas pour deux raisons : la première, c’était que si je les montrais à certaines personnes, comme des « bourges » de première, j’aurais été rejetée comme si j’avais eu la lèpre…
La deuxième, c’était que si je les avais montrés à des gens qui sont avares de ses trucs un peu étranges, ils m’auraient demandé, comment j’aurais eu- ce qu’ils auraient cru être - des lentilles…
Ce que j’aurais aimé que ce soient des lentilles…
Ca aurait été tellement plus simple…
Car avoir les yeux de cette couleur, ne signifiait pas seulement que nous étions différents, cela signifiait aussi, que nous devions nous alimenter différemment, vivre différemment, et avoir des amis différents…
A cet instant là, je n’avais rencontré que trois ou quatre personnes comme moi, dont une était dans mon lycée…
Elle supportait beaucoup mieux que moi ce que nous sommes, elle l’assumait…
Son nom? Elisabeth, mais on l’appelait Lisa… Elle avait… plusieurs centaines d’années, et n’en avait que dix-sept aux yeux des autres…
Moi, je m’appelle Marya, j’avais dix-sept ans et en paraissait dix-sept…
Malheureusement, quand j’en eu dix-huit, j’en paraissais encore dix-sept…
Je ne grandirais jamais… Mais, ce n’était pas tant ça le problème… Le gros du problème dans ce que j’étais devenue, c’était la nourriture…
Encore une chose que Lisa supportait mieux que moi !!!
Car non, nous ne mangions pas comme tout le monde, nous ne mangions plus de pâtes, ni de viandes, ni de poissons, ni de frites…
Quoique la viande, si, mais quand elle était crue…
C’était d’ailleurs pour ça que je ne m’étais pas réinscrite à la cantine cette année, ça n’aurait servi à rien…
A l’heure du déjeuner, Lisa et moi restions assises sur un banc du préau, et nous ne bougions pas, jusqu’à ce que la cloche sonne le début des cours de l’après-midi…
Les jours de soleil étaient mes préférés, non pas parce que j’aimais bronzer, d’ailleurs, je n’aurais pas pu, j’étais blanche comme un cachet d’aspirine… Mais parce que c’étaient les seuls où nous pouvions nous nourrir…
Pendant ces jours là, nous allions en forêt, et coup de bol ou pas -ça dépend du point de vue- il y avait toujours des randonneurs paumés dans la forêt…
Notre méthode de chasse était la suivante, nous les abordions, puis quand ils étaient à notre merci, nous les croquions à pleines dents, puis ensuite nous faisions disparaitre les corps, tout simplement…
Malheureusement, il y avait des randonneurs moins bêtes que d’autres, et ceux-ci posaient trop de questions… Dans ce cas là, on passait à autre chose, de peur qu’ils ne crient, s’ils mourraient…
Car en fait, l’avantage de ceux qui ne posaient pas de question, c’était qu’ils ne sentaient rien…
Ils étaient submergé pas notre beauté, et ne comprenaient pas ce qu’il se passait, je me demande même s’ils comprenaient qu’ils étaient morts…
Bref, nous retournions en cours l’après-midi, puis à la fin des cours, Lisa venait chez moi pour m’apprendre ce que j’étais devenue, et comment me comporter avec les autres de notre espèce…
Ce jour ci, elle me parlait de nos Ennemis jurés, elle disait que quand on les voyait, il fallait fuir le plus loin, et le plus vite possible…
A vrai dire, la vitesse n’était pas un problème pour moi…
D’après Lisa, j’étais une des plus rapides qu’elle n’ait jamais connue…
Mais d’après elle, ils étaient encore plus rapides que nous, et s’ils nous voyaient, ils ne nous lâcheraient plus… Ils nous chassaient jusqu’à que l’un de nous meurent, eux ou nous…
Elle m’apprenait aussi qu’ils pouvaient être comme nous – physiquement – du moins, et qu’il ne fallait jamais se laisser prendre…
Ils pouvaient aussi changer de forme et prendre celle qui leur plaisait… D’après elle, il n’y avait qu’une façon de les reconnaitre, c’était leur odeur… Ils sentaient… la rouille.
Enfin, vers vingt heures…Quinze minutes avant que mon père ne rentre, elle me laissait, et j’allais me coucher… Sans manger, évidemment…
***
-Un drame sur trois ?? C’est impossible, demandais-je à Lisa
-Et pourtant… me répondit-elle.
-Donc, d’après ce que tu dis… Un drame sur trois serait causé par… des gens comme nous ?
Lisa approuva d’un simple geste de la tête… Puis elle reprit :
-Certain d’entre nous sont très dangereux… Ne l’oublie pas…
Je me souvins que Lisa m’avait parlé de ces gens, les…. Comment appelait-elle ça déjà ??
Les Black Moon…
D’après Lisa, ces Vampires mangeaient eux-mêmes les autres Vampires, comme Lisa ou moi… Puis, quand ils mangeaient les gens, ils les tuaient…
Certes, nous le faisions aussi, mais nous ne faisions pas croire à des drames… Nous, nous faisions disparaitre les corps…
Puis, elle reprit, d’une voix qui me fit trembler – un peu - :
« Ils sont vraiment dangereux !!! Fais très attention… »
Quelque chose me tracassait, puis je décidais de lui demander :
« Ont-ils un… chef ? »
« En quelque sorte oui »me répondit-elle…
Mais, elle reprit rapidement : « Tu sais, finalement, ce sont des sauvages… Il y a juste un d’entre eux qui est plus respecté que les autres, tu comprends ?? »
Je réfléchissais, cela ne me parlait pas vraiment, et je ne comprenais pas tout… J’haussais les épaules pour lui faire comprendre que je n’avais pas tout saisi !
Elle comprit ce que j’espérais et reprit donc :
« Leur « chef » » dit-elle, en mimant des guillemets avec ses fines mains « s’appelle Alexi, il a plusieurs centaines d’années, six ou sept cents ans, voire peut-être même huit… »
Six cents ans, pour moi qui venais d’être transformée, cela me paraissait long…
Et maintenant, autre chose m’intriguait… Je lui demandais : « Je sais que ce n’est pas vraiment le moment de te demander ça, mais…comment est-il physiquement ? »
Lisa laissa échapper un rire qui sonnait comme du cristal…
Elle me dit : « Voyons… Il a quelques centaines d’années de plus que toi !!! » Elle laissa encore échapper un rire, mais cette fois plus noir… Je cherchais son regard, et quand elle vit le mien, elle comprit que je ne lâcherais pas l’affaire...
Elle me dit : « Ecoute moi bien, Miss Marya Artze, Alexi est un très vieil homme, qui est très dangereux… Il l’est d’autant plus, qu’il a l’apparence d’un garçon de dix-sept ans… Il est le premier d’entre eux, le premier à avoir bu le sang d’un autre Vampire… Le premier à avoir amené quelqu’un comme nous à devenir comme lui… Quand à ta question… Physiquement, c’est un très beau jeune homme »
***
Le lendemain, je me levais donc en pensant à ce que m’avait dit Elizabeth le soir même, elle m’avait aussi parlé d’un clan qu’elle avait commencé à former pour tuer les Black Moon… Elle avait créé ce clan avant que son copain ne se fasse tuer par Alexi…
Elle m’avait dit qu’il s’appelait les Silvery Moon, pour faire opposition au Black Moon, le clan des Vampires « Cannibales »… Elle m’avait demandé de réfléchir si je voulais ou non, reprendre ce groupe et en faire quelque chose… Je lui avais promis de réfléchir… J’avais réfléchi, mais je ne savais toujours pas quoi lui dire, il faudrait pourtant que je prenne une décision…
Cette nuit là, j’avais encore fait le même rêve, avec le même homme jeune, j’arrivais maintenant à situer son âge, 16 ou 17 ans… Et toujours cette femme, fille, qui semblait être mon reflet…
Je partais de bonne heure en pensant à ses deux choses là : Les Silvery Moon, et mon rêve…
J’arrivais sur le Parking de mon Lycée : Le Kurtzman Gymnasium, en plein milieu de Berlin…
Je vis tout de suite qu’il y avait quelque chose de différent… Je ne vis pas tout de suite quoi… Ce n’est que quand je croisais le regard de Lisa, que je me rendis compte que je ne pouvais me garer, ma place de parking habituelle ayant été prise par une petite Mercedes… Exactement le genre de voitures que je ne supportais pas, car, leurs conducteurs étaient souvent friqués et ne pensait qu’à eux…
J’essayais donc de me dégoter une autre place, en me disant bien qu’il faudrait que je parle à ce, ou cette malpoli(e), dans la journée…
Je trouvais enfin une place, à l’autre bout du parking, et m’y gara, sans faire attention à la personne qui était dans la voiture derrière moi, et qui me faisait comprendre par mots et gestes que c’était sa place habituelle…
Je rejoignis enfin Lisa, qui avait l’air complètement dépitée… Elle n’était pas comme ça d’habitude, je la regardais avec étonnement, et lui dit enfin :
« Bah alors, ma Belle, qu’est-ce que tu as ? Toi aussi on t’a volé ta place de voiture ? » Avais-je dis en tentant de décoincer l’atmosphère…
Lisa me regarda, et me fit comprendre par un simple regard, qu’elle n’était pas d’humeur à rigoler… Je voulus donc lui faire plaisir en lui affirmant quelque chose dont j’avais réfléchi, mais pas assez à mon goût… M’enfin, son bonheur était plus important que tout…
Je m’approchais plus d’elle, et commença :
« J’ai réfléchi aux Silvery Moon »
Elle me coupa d’un signe de main, puis fit une mimique que je n’avais jamais vue… Un mélange étrange, avec de la peur, de la colère, puis ensuite de la résignation comme si tout était foutu !!!
Je lui fis un regard interrogateur, auquel, elle répondit en me montrant un groupe de quatre personnes, adossées à la Mercedes qui m’avait volé ma place…
Je me retournais vers elle, et dit d’un ton énervé :
« Dis moi, Miss, c’est qui ces gens ? »
Je me retournais, croyant avoir vu quelque chose, et mes yeux se posèrent sur le plus jeune d’entre eux…
Un joli brun de 16 ans environ… Il me rappelait vaguement quelqu’un, mais je n’aurais pas pu dire qui…
Du moins, pas directement…Je le regardais plus attentivement, et l’imaginais en train de danser, une femme me ressemblant entre ses bras…
Mon souffle s’accélérait, autant que mes battements de cœur, puis je me retournais encore plus énervée vers Lisa et lui demanda :
« Lisa !!! Qui sont-ils ??? »
Sa réponse ne se fit pas attendre, elle me glissa à l’oreille, avant de partir, et tout doucement :
« Ce sont eux, ce sont les Black Moon »
***
Mes battements de cœur continuaient à s’accélérer, ils résonnaient dans ma tête…
Je devais aller voir ce garçon, qui d’après la description de Lisa la veille, était surement Alexi, le « chef » de la bande…
J’avais l’impression que nous étions seuls, tout deux sur le parking, juste Alexi et moi, et pourtant, le parking était bel et bien bondé…
Cet endroit que je connaissais si bien avant, me paraissait inconnu, tout ce que je voyais, c’était une ligne blanche que je suivais et qui me menait jusqu’à lui…
Je le regardais, de loin, ses yeux étaient Bleus, la première question qui m’ai venu à l’esprit, c’est : Comment fait-il ?
Comment faisait-il pour être si beau, malgré ses 700 ans, pour paraitre si jeune ? Et comment faisait-il pour avoir des yeux aussi bleu-azur ?
Une partie de moi me disait- ou plutôt- me suppliait de fuir, l’autre, me disait d’avancer, comme dans mon rêve…
J’avançais donc… Et en arrivant à trois mètres de lui, c’était comme si je me réveillais, je voyais le monde fou qui était autour de moi, et je voyais cet Alexi, à quelque mètres de moi seulement…
Je me retournais et vis Lisa qui me regardais avec de la peur et du dégout… Elle était avec deux personnes que je ne connaissais pas… Des Vampires à en croire la couleur de leurs yeux…
Alexi continuait à me fixer, puis il prit la parole : « Tu voulais quelque chose ? »
Il avait dit ça gentiment… Sa voix était tellement belle, elle glissait comme du velours… Je regardais de nouveau Lisa, qui me pressaient de les rejoindre, grâce à un regard insistant…
Je regardais Alexi et sa bande…
Celle-ci était constituée de deux filles, et de deux garçons, dont Alexi… En tout, ils étaient donc quatre.
Une des filles, celle qui était la plus à côté d’Alexi, était blonde, elle avait les yeux marron.
L’autre fille, qui avait plus l’air d’une femme était brune, et avait un visage elfique, avec des yeux bleus…
L’autre garçon, qui lui aussi, faisait plus âgé, était brun, et avait un visage rigolo à regarder…
Je reportais enfin mon regard sur Alexi, et lui dit : « Euh, non, je ne sais même pas pourquoi je suis venu jusqu’ici » Je retournais sur mes pas pour aller voir Lisa, et ces gens que je ne connaissais pas…
En marchant vers eux, je pensais que je devrais aller chercher des choses sur ces Black Moon, et plus précisément sur Alexi, dont j’ignorais tout, et ceci, jusqu’au nom de famille…
***
Je revenais donc vers Lisa, en voulant absolument lui demander si c’était bien eux, les Black Moon, si elle en était sure…
De sa réponse, je pourrais en déduire si je rêvais de mon « pire ennemi » chaque nuit…
J’avançais vers elle, mais elle parla avant moi, enfin, elle cria avant moi :
« Mais qu’est-ce qu’il t’a pris bon sang ? Je t’avais dit que quand tu les voyais tu devais courir, et toi, tout ce que tu trouves à faire, c’est marcher vers eux… »
Je lui répondis alors d’un ton qui laissait entendre que je n’avais pas trop le choix :
« Ecoute, je crois que je rêve de Alexi, et c’est très grave… »
Elle me regarda, un instant, préoccupée, puis elle décida de changer de sujet, et d’enfin me présenter, les deux personnes qui étaient à côté d’elle :
« Elle »me dit-elle en me montrant une jeune fille brune très jolie, mais qui avait l’air d’une peste « c’est Mary-Alice »…
Je lui fis un signe de tête pour lui dire bonjour… Lisa reprit directement en me présentant un joli garçon, plutôt bien bâti… Le genre de gars, dont toutes les filles, tombent « follement amoureuses »
Elle me dit qu’il s’appelait Damon… Puis elle rajouta son nom, ce qui me fit comprendre ce qu’elle désirait.
Elle l’avait appelé Damon Artze…
Artze, c’était mon nom, elle voulait donc que je fasse passer ce beau garçon comme mon frère… Je rigolais d’un rire franc, et lui dit :
« Mais, Lisa, on ne se ressemble pas, et puis mon père connait les enfants qu’il a eus, il sait très bien qu’il n’a pas eu de Damon… »
Damon rigola, et me dit, en me prenant la main : « Ne t’inquiète pas, pour ce qui est de ton père, je suis déjà comme son fils »
Je réfléchissais à ce qu’avais bien pu dire Damon par là…
Puis, je dis à Lisa : « Bien, d’accord, donc si j’ai compris Mary-Alice est une de nos meilleures amies, et Damon est mon frère, c’est ça ? »
Elisabeth ne fit qu’acquiescer…
Je pris beaucoup d’air, et lui dit : « Je peux savoir pourquoi ? »
Je voyais bien que c’était la question qu’avait espéré que je pose Lisa, car elle me fit un grand sourire, et me dit : « Tu m’as bien dit que tu étais d’accord pour reprendre les Silvery Moon ? Et bien, voici un jeune vampire qui veut se joindre à nous et les anciens membres du groupe … presque au complet… »
Je regardais ces Vampires, et je me disais que je venais de faire une bonne bourde…
Je remarquais que Lisa avait insisté sur le fait qu’ils n’étaient pas au complet, et je lui demandais : « Lisa, pourquoi vous n’êtes pas au complet ? »
Un calme plat se fit entendre parmi toute « l’assemblée »…
Par instinct, je me tournais vers Mary-Alice et lui demanda : « Mary-Alice ? »
La réponse fusa : « Moi, c’est Alice, on m’appelle Alice, et on n’est pas au complet parce que… »
Lisa ne lui laissa pas le temps de finir, elle reprit à sa place, finissant sa phrase, en quelque sorte : « Avant, il y avait mon copain, Armand, mais il a été tué… … … Par Alexi… »
Je comprenais enfin pourquoi Lisa ressentait tant de haine envers ces Vampires, et je comprenais aussi pourquoi elle voulait que je ne m’en m’approche pas trop…
