Stupides insomnies. Il fallait qu'elles fassent leur retour maintenant ? Et bien oui, à l'évidence. Et d'abord, pourquoi maintenant ? Pourquoi pas dans une semaine ? Ou deux ? J'écoutais le silence qui régnait dans mon dortoir. Les souffles calmes et les légers ronflements étaient les seuls bruits qui brisait le silence pourtant si reposant de la nuit. Mettant les pieds hors du lit, je sentais le froid mordant du proche hiver. Remontant les pieds dans le lit, je mis un moment avant de me décider à sortir de la chaleur réconfortante du dortoir et donc, de mon lit. Attrapant une paire de chaussettes en laine, un gros pull et un jean chaud, je sortis du dortoir pour descendre dans la salle commune où j'enfilais mes couches d'habits avant de sortir.

La grosse dame me dit que ce n'était pas une heure pour sortir et qu'elle allait prévenir les préfets. Je lui tirais la langue, la mettant au défi de le faire. Je savais parfaitement qu'elle n'oserait pas. Et de toute façon, elle savait très bien que je ne ferais rien de mal, juste me promener un peu en espérant que la fatigue vienne, rapidement de préférance. Mes pieds me guidèrent vers l'extèrieur. La buée qui s'échappait de ma bouche m'indiquait que la neige n'allait sûrement plus beaucoup tarder. Après tout, à mi-novembre, c'était presque bizarre que le paysage de l'Angleterre ne soit pas encore blanc. Me baladant tranquillement dans le parc, je fus surprise de sentir une douce froideur sur le bout de mon nez. Levant les yeux vers le ciel, je vis de petits flocons tomber des nuages blancs au-dessus de ma tête. Un sourire passa sur mes lèvres. Enfin. Je m'assis sur un banc, sous une arche de pierre et observais la neige tomber de plus en plus vite.

Perdue dans mes pensées, comme chaque nuit d'insomnie, je ne sentais pas le vent souffler avec de plus en plus de rage, les flocons battrent violement l'air glacée. Je ne me rendis compte que la tempête de neige avait bien commencé que lorsque j'entendis une branche d'arbre craquer et tomber sur le sol. Je me levais dans un sursaut, regardant autour de moi avec des yeux effarés. Le paysage blanc tant attendu était là. Sauf qu'il se transformait en véritable tempête ! Je me mis à courir vers les serres de botanique où je réussis à m'enfiler sans faire de bruit. En même temps, dans le bruit de la tempête, personne n'aurait pu m'entendre. Avec stupeur, je me retrouvais face à deux Serpentards. Taylor et un mec que je ne connaissais que de nom. Thomas. Peut-être que je les dérangeais ? Tant pis, je ne retournerais pas dans la tempête !