Blaise posa sa main froide sur ma joue. D'un sursaut violent, je me tirais hors de ma léthargie ensommmeillée, provoquée par la tiédeur de la salle, le confort du siège et l'éclat hypnotisant de ce maudit feu qui valsait devant moi. Un sourire sardonique étira les lèvres de mon ami brun qui étudia ma difficile immersion. Pour rire, il reposa de nouveau ses doigts squelletique sur mon visage réchauffé par l'ardeur des flammes, et je le chassais d'un mouvement de machoire. Il se pencha à mon oreille, prêt à aller se coucher. Mes yeux s'écarquillèrent uen seconde,e t d'un rapide mouvement du poignet, je lui envoyait un coussin feutré en pleine face.
*Mais va te faire voir!*
La salle commune était vide à cette heure là. Blaise me salua une dernière fois, puis le pan de sa cape disparut dans le couloir bref qui menait à mon dortoir. J'avais sérieusemente envie de le rejoindre, mais bon... une seconde petite voix dans ma tête me disait que pour ce soir, quelque chose d'intéressant se passerait dans le chateau, ce soir. Mes paupières se soulevèrent, révélant l'éclat pâle de mes yeux. Elles fixèrent un instant le feu. L'idée de me jeter dedans, pendant une seconde, fut séductrice. Puis, je me tournais vers la sortie de la salle commune. Le mur s'ouvrit lentement, avec cette impression de force qui s'en dégageait. J'aimais Serpentard. Plus que tout autre chose, en ce moment. Mes pieds, nus, comme de très nombreuses froids, ne faisaient pas le moindre bruit sur le sol poussièreux et glacé, vraiment glacé, des cachots. Je crois que ce sol, en cette endroit, était véritablement spécial. Il ne pouvait vraiment pas faire plus froid. C'était comme des langues avides de vous emporter, de vous détruire la moindre flamme de votre corps. Mes mains longèrent le mur, effleurant ces mêmes impression de gel total. Un piaillement insonore, mais tactile, me fit relever la tête. Dans la très faible clarté verte du couloir, Edward m'étudiais, la tête à l'envers. Un sourire étira mes lèvres.
La clarté saisissante du hall contrastait aux couloirs des cachots. Les énormes vitraux offrait directement une vue sur le ciel d'encre, aux nuages défilants, comme des morceaux de coton déchirés. Le lune, énorme, aux trois quart remplie, illuminait le sol blanc de Poudlard, comme une perle d'ivoire tenue entre les crochets vénimeux du symbole de Serpentard. L'oeil du serpent me fixait, sinistrement, prometteur.
Je contournais les sablier aux multiples pierres précieuses, puis entreprit de lentement monter l'escalier de marbre.

Les toilettes des filles me faisaient face. La porte était entrouverte. Mes doigts caressèrent le linteau de bois. La baguette de chêne, accroché à mon poignet, glissa entre mes doigts. Un lumos minima, imperceptible en comparaison de la clarté que projetait la lune dans les toilettes. Je rentrais dans les lieux sans même bouger la porte, suffisamment souple pour me glisser, comme un serpent, entre deux lieux. Une fille était là. Une fille inimitable. Mes doigts se resserrèrent sur ma baguette. Que faire.... un sortilège? Pourquoi, comment...
*Salut vous deux.*
Mimi Geignarde, lugubre, nous fit sursauter, et après cette seconde panique, je croisais le regard de Victoire.

Lysander abaissa lentement la baguette de chêne. Ses yeux clairs directement soudés au visage de Victoire, il ne détourna pas une seconde son attention de la jeune fille, bien que la présence actuelle de Mimi Geignarde le gênât au plus point. D'un mouvement dédaigneux du menton, il salua le spectre, et tournant à peine le bassin, referma la porte. A clé.
Son visage se tourna lentement vers Victoire. Froid, impassible. Juste la musique d'un piano qui s'écoulait lentement. Plus de rire.
*Tuer...?*
Son index frappa le bois de la baguette d'un coup bref, comme un fumeur méprisant se débarrasserait des cendres, grâcieux.
*Ou simplement ignorer?*
Il posa un regard sur les miroirs brisés. Son pas s'allongea, jusqu'a Victoire. Il resta immobile, puis lentement, s'accroupit, plaçant son visage face au sien. Ses prunelles immergées... il pouvait si facilement se noyer dans le regard d'une femme. Et il grandissait. Tout changeait autour d'eux. Une idylle, un amour platonnique, n'avait que faire dans ce monde.
*Je ne te pardonnerais pas ce que tu as fait.*
Ses mains de pianiste glissèrent sur les hanches de Victoire, puis s'envolèrent, se posant directement sur le visage blanc, dans la clarté de la lune. Il la détéstait, non, Lorcan, ou lui... peut être encore la jalousie de Lore, ou bien la protection de Rolf, et le délaissement de Luna. Juste uen liberté, un enchainement de corde et d'accord, de notes et de chaines. Juste la musique de ce soir, la colère qui se mélangeait à la passion, pour faire naitre en lui cette hypnose qu'il éprouvait pour Victoire.
*Even if I love you?*
Ses lèvres caressèrent celle de Victoire, avec douceur, sa main posée sur la peau laiteuse, ses yeux à demi refermés, glissant sur les reflets aquatiques des prunelles de son idylle.

Elle me repoussa. Un sourire tendre fendit mes lèvres, et Mimi explosa de rire, puis Victoire l'imita. Mes prunelles glacées dilatèrent à la lumière réfléchissante. Le silence de mon coeur. De mon cioeur, de mon esprit.
Dès le premier instant, c'était à Lorcan que ej pensais. Ce visage que j'avais mis cinq ans à considérer comme identique au mien. Mon esprit de sadique qui était né. Les moldus et les sorciers qui nous avaient auscultés... les années qui passaient. L'amour dévorant que je déversais avec violence sur les filles, ces pauvres pimbêches, tandis que lui il dévorait Lorelei. Puis, le bug interne.
Ensuite, Xénphilius.
Ensuite, Luna.
Puis Rolf, et Lorelei.
Elle n'est pas comme moi, ni comme toi, c'est une fille! Tu sais ce que ça veut dire! C'est pas notre jumelle! C'est...une erreur!
Ma main qui frappe avec sonorité sur la joue blanche de Lore. Ses larmes. Les cris de Luna et la colère abondante de Rolf. Je suis fou. Putain, je suis fou, j'ai claqué ma soeur?
Oui.

Et.

C'est tant mieux.

Tu as quel âge, petit Lysander? Treize ans. Roooooh, t'es trop mignooon!!!
Sa main qui court sur mon corps. Je ferme les yeux.

Eyh Lorcan. Tu veux pas éclater la bulle? ... Non. Non, non, moi non plus, j'ai trop peur pour. Pardon, oublies. Je devrais arrêter de raconter des conneries.

Dis.

Tu avais remarqué qu'on a pas la même voix lorsqu'on se parle mentalement que lorsque j'utilise ma voix et ma langue? Pour les autres?? T'as vu c'est zarb! Rires.

Victoire.

...

Dommage.

Mimi croisa mon regard. Je lui sourit, et passait doucement un doigt sur ma joue. Me rerlevait doucement, comme un serpent. Mes yeux se posèrent sur Victoire.

On va arrêter, tous les deux. C'est fini. Je ne ressens plus rien.

Lentement, je me tourne. La porte est face à moi.

"Je ne veux plus te voir."

Je laissais Lysander emplir son coeur d'uniquement ce que moi je savais. Mes yeux étaient recouverts d'une fine membrane de chaire. Je n'étais pas dans les toilettes. J'étais dans le couloir, trop silencieux pour qu'un humain m'entende, trop doué d'un niveau auditif pour avoir besoin d'être plus près. Les bras croisés sur la poitrine, la jambe pliée et la semelle reposant contre le mur.

Oh oui, nous grandissions.

Victoire se releva. Se battait d'une seule phrase, et fut incroyable. Mordante. Fière et courageuse. Quelle noble lionne.
Mon sourire fendit mes lèvres. Mon sourire à moi. Je sentis Lysander relever la tête Il savait que j'étais là, pas loin, près de lui, pour lui. Il ne fit rien. Je goutais ces secondes de silence. Silence que j'aimais. Silence qui se briserais.

"Dans ce cas... je crois que je n'ai rien à me reprocher. Après tout, ce n'était qu'un jeu."


La porte des toilettes s'ouvrit, et mon frère sortit. Il ne tourna pas la tête, mais son esprit fondit sur le mien, comme une main épousant mon corps, cherchant quelque chose, fouillant la moindre parcelle de mon être.

Un jeu. Tout ça n'était rien qu'un jeu. Et je me devais, finalement, moi, Lorcan Scamander, d'être le grand frère.

Comme je l'avais toujours été?

Merci beaucoup pour ce rp qui fut un peu absurde sur la fin, mais tyu t'en sors très bien, encore. Je clos!