Aleksandra est une jeune femme indépendante même voir quelque peu solitaire, elle dit elle-même souvent qu’elle n’a besoin de rien ni personne, elle n’est pas très sociable et ne cherche pas forcément la compagnie de ses camarades qu’elle trouve bien souvent immature et intéressant. Très débrouillarde et ce, depuis sa plus tendre enfance, elle arrive toujours à se sortir des ennuis dans lesquels elle se fourre ou à atteindre les buts qu’elle se fixe. Et même si elle a besoin d’aide elle n’en demandera jamais, elle est bien trop fière pour cela et elle n’avouera jamais ses tords.
La confiance, Alexie ne connait pas ce mot et elle éprouve de la méfiance pour tous le monde. Elle est constamment sur ses gardes et devient même parfois un peu paranoïaque. Elle a tendance à voir le mal partout et se montre très pessimiste. Dégoûtée par la race humaine elle préfère mille fois la compagnie des animaux à celle des Hommes. Alexie a perdue toutes ses illusions sur l’amour, l’amitié, le bonheur et l’espoir, elle ne cherche pas à être heureuse, juste à survivre.

Assez impulsive, la jeune sorcière a tendance à s’emporter facilement et à se montrer violente ce qui lui cause de nombreux problèmes. Considérée comme vulgaire par la plupart des adultes, et des adolescents, il est vrai que le vocabulaire d’Alexie est composé d’un bon nombre de « putain » ce qui a justement le don d’agacer son père. Mais comme elle le dit souvent « j’en ai rien à foutre ». Aleksandra se fiche de tout les reproches, des critiques ou des compliments qu’on peut lui faire. Elle croit en elle et c’est la seule et unique chose qui compte à ses yeux.
Les autres élèves trouvent souvent cette jeune femme mystérieuse avec son accent d’Europe de l’Est, son regard enivrant, son humour cynique et son passé inconnu. Oui car même si Alexie n’est pas une personne très sociable elle n’est pas sans humour. Ironie et humour noir voilà ce qu’elle fait, ce qui a parfois tendance à déconcerter les autres.

Le principal problème d’Alexie est sans doute son côté autodestructeur. Elle aime dépasser ses limites, se faire du mal, se mettre en danger. Parfois dépressive, il n’est pas rare de voir ses poignets mutilés, des hématomes sur ses bras dues à une bagarre qu’elle a provoquée pour « s’amuser ». Oui, Alexie a une étrange conception de l'amusement.

Malgré son passé et le retard qu'elle a eu, Alexie est une bonne élève, surtout en métamorphose où elle excelle tout comme son père. Elle est d'ailleurs très attachée à lui même si elle a du temps à lui faire confiance. Elle regrette au fond de ne jamais avoir pu connaitre sa mère. Un fond de sensibilité se cache au fond de la jeune Russell, bien que ça elle ne l'avouera jamais.

Mon histoire ? Qu’est que ça peut vous foutre, qui je suis d’où je viens ? Mais bon, vu que vous insistez. Profitez, c'est pas tous les jours que je raconte tout ça.


Je suis née le 6 décembre 2005 à Odessssa, en Ukraine, mais si Odessa, vous savez, la ville avec les grands escaliers Potemkine, et … C’est tout ce qu’il y a de connu dans ce putain de trou à rats. Donc je suis née à Odessa le 6 décembre 2005, le 7 décembre ma mère, Tania Rudinov est morte, hémorragie due l’accouchement, ça c’est fait. Ma mère s’était présentée seule à l’hôpital, et personne ne savait qui était mon père. Ils ont contactés les Rudinov vivants à Odessa pour savoir si ils avaient une fille, sœur, une compagne enceinte, toutes les réponses furent négatives. Voilà comment je me suis retrouvée, moi, Aleksandra Viktoria Rudinov seule au monde alors que j’avais à peine deux jours.

L’hôpital m’a placée au service sociaux, pour qu’ils me trouvent une famille d’accueil. J’avais neuf mois quand la famille Pietrovski m’a adopté. Cette famille extrêmement pauvre tenait une ferme à la campagne à une cinquantaine de kilomètre d’Odessa. J’étais la petite dernière de la famille, ma « mère » Yvanna était une femme un peu limitée et très soumise à son mari Fillip, qui lui était un véritable homme des cavernes. Sale, bourru, mal poli, et violent il se comportait comme un véritable ogre avec sa femme et nous. Il n’y avait pas que moi comme enfant dans la famille Pietrovski. Nous étions six avec moi. Il y avait les deux fils biologiques des Pietrovski, Borya, qui était âgé de quinze ans à mon arrivé et Grisha qui lui avait treize ans. Les fils Piertrovski étaient des privéligiés par rapport à nous les adoptés, leur père les traitait avec respect et faisait tout pour qu’ils puissent partir faire des études en ville, mais il n’avait pas l’air de se rendre compte que ses deux fils étaient aussi imbéciles que lui et que les études n’étaient pas un choix envisageable pour eux. L’ainé des enfants adoptés s’appelait Vladimir et avait neuf ans de plus que moi, venait ensuite Lev, un petit gamin maigrichon de six ans maigrichon qui était borgne ensuite il y avait Ioann, quatre ans et moi la petite Aleksandra qui avait était une bonne source d’argent lorsqu’il l’avait adopté mais qui était à présent une bouche de plus à nourrir.



Les premières années de ma vie, furent peut être agréables, ou difficiles, j’en ai aucune idée je ne m’en souviens pas. Mes premiers souvenirs commencent à l’âge de quatre ans environ. Je me souviens que j’allais avec Yvanna -que je n’avais pas le droit d’appeler maman comme avec Fillip qui m’interdisait de l’appeler papa - travailler dans les champs. Je me souviens que nous y allions tous les jours, qu’il fasse froid ou horriblement chaud cela n’avait aucune importance il fallait bien ramener quelque chose à manger. Mes « parents » ne m’avaient jamais cachés mon adoption, et dès mon plus jeune âge ils m’expliquèrent que ma mère était morte et que je n’étais pas leur vrai fille, au moins, ils étaient cash et ne m’avaient jamais donnés de faux espoirs. J’avais des relations particulières avec chacun de mes « frères ». Les fils Pietrovski, ne m’adressaient que rarement la parole, j’étais à leurs yeux, qu’une simple gamine qui travaillait pour leurs parents à la ferme et qui couchait dans le grenier de la grange. Quant à moi je les ai toujours trouvés grossiers et laids. Plus je me trouvais loin d’eux, mieux je me portais. Vladimir et Ioann étaient très protecteurs avec moi, d’ailleurs ce sont les seuls personnes qui à mon souvenir m’aient protégés. Je m’entendais bien avec eux, et ils avaient vraiment l’airs de se soucier de moi. Lorsque je commettais une bêtise qui m’aurait valu un coup de bâton de la part d’Yvanna ils essayaient toujours de la réparer, dès fois mêmes Vladimir disait que c’était lui, et prenait lui le coup de bâton. Lev, était très distant de nous. Quand j’y repense à présent je pense qu’il était un peu schyzophrène, c’est peut être pour cela qu’il avait ses sauts d’humeurs et qu’il pouvait se montrer très étrange dès fois. En réalité, il m’effrayait et je l’évitais le plus que je le pouvais.

Les années passèrent lentement, et je grandissais les mains dans la merde, à bosser comme une vulgaire paysanne. Plus je grandissais plus je sentais que j’étais un poids pour les Pietrovski. J’entendais des fois des conversations entre Fillip et Yvanna, il disait qu’il fallait se débarasser de Lev et moi, que nous ne rapportions pas assez. Lev était handicapé, et moi, je n’étais qu’une fille. Alors je ne fus qu’à moitié surprise lorsqu’à l’âge de dix ans, Fillip m’annonça qu’il m’avait trouvé un travail et que j’allais devoir les quitter. J’étais à la fois enthousiaste et triste. Je ne voulais pas quitter Vladimir et Ioann qui étaient à mes yeux mes véritables frères, et que j’aimais réellement. Mais j’avais hâte de quitter les Pietrovski, cette ferme minable. Je n’avais pas peur de partir loin travailler, de toute façon rien ne pouvait être pire que ce que je faisais. J’étais bien conne et naïve, si j’avais su…



Un type est venu me chercher à la ferme, grand, plein de cicatrice et pas très causant. Il m’a demandé mon nom, mon âge.

« Aleksandra Viktoria Rudinov, dix ans et quatre mois. » Que j’avais répondu fièrement.

Il m’avait regardé avec un sourire en coin.

« Dix ans… »

On était partis ensuite en voiture et nous avions roulés dans une petite camionnette, je n’osais pas demander où Est-ce que nous allions, je me contentais de regarder par la fenêtre les paysages qui défilaient devant moi. J’étais qu’une gosse et je n’avais aucune idée de ce qui m’attendait. Je pensais que j’allais travailler dans des champs, dans une mine au pire des cas. Je pensais à tout, sauf à cela.

Nous sommes arrivés dans une ville portuaire, j’ai lu le nom de cette ville sur un panneau. Odessa. J’étais de retour alors dans ma ville natale. Je pensais à ma mère, je savais qu’elle était morte ici après m’avoir donnée vie. Je me demandais si mes patrons allaient me laisser peut être aller voir sa tombe. Je rêvais. De toute manière nous ne sommes pas restés longtemps à Odessa. L’homme qui était venu me chercher m’a laisser au port avec une petite femme grassouillette blonde qui semblait organiser mon voyage et une dizaine d’autre femmes. Elles devaient avoir entre 16 et 30 ans et elles paraissaient impatiente d’aller travailler en Turquie ce fut ainsi que je découvris le lieu de notre destination. Lorsque toutes ces jeunes femmes me virent, je les entendis s’interroger sur la raison de ma présence. Une d’entre elle, une grande blonde avait interroger la femme qui organisait.

« Nasha ? Pourquoi Est-ce qu’il y a une gamine avec nous ? »

La dénommée Nasha avait répondu simplement.

« C’est l’enfant d’une fille qui travaille déjà là bas, elle va rejoindre sa mère. »

Je n’ai pas chercher à comprendre pourquoi Nasha avait mentit. Je me suis tut et j’ai attendu la suite patiemment. Au bout d’une heure nous avons embarquées sur un bateau. J’en garde un horrible souvenir, j’avais eu le mal de mer et j’avais gerbé partout. Je m’étais même vomi dessus et Nasha avait râlée, elle avait du me donner un tee shirt d’une autre fille mais il m’allait bien trop grand.
Nous avons débarquées à Istanbul quelques heures plus tard. J’étais absolument fascinée, moi qui n’était jamais sorti de ma ferme Ukrainienne, me retrouvait dans la capitale de la Turquie. J’étais admirative devant cette énorme ville qui vivait devant mes yeux. Je me souviens que nous avons attendus un long moment à l’aéoroport, Nasha devait régler des papiers. J’étais épuisée, j’étais partie le matin et il commençait à présent à faire nuit et je ne voulais qu’une chose dormir, mais j’essayais de faire bonne figure. Les autres femmes avaient l’air en forme, même si je n’avais que dix ans je voulais être aussi forte qu’elle. Il était vingt deux heures quand un bus vint nous chercher, malgré toute la volonté que j’avais, je n’ai pas réussi à tenir éveiller plus de vingt minutes après être monté dedans. Et lorsque nous furent arrivés à notre destination, ce fut Nasha qui me sortit de mon sommeil.
Je sortis du bus encore profondément ensommeillée et suivis le Nasha et le groupe de fille vers un immeuble isolé et pas très luxueux. Les couloirs du bâtiments étaient peints d’un vert sale et le sol n’était pas très propre. Il y avait des tags sur certaines porte et l’ascenseur puait la pisse. J’avais encore une fois envie de vomir. Je crois que c’est à ce moment là que je me suis rendais compte que tout ça craignait, et que je me suis mise à flipper. Pasha nous conduisit jusque dans un appartement minuscule. Deux chambres de la taille d’un placard à balais, une kitchenette, une salle de bain et une petite pièce à vivre. On me répartit dans cet appartement avec onze autres filles. Certaines filles avec qui je vivais n’étaient pas des nouvelles, je ne me souviens pas toute de leurs noms, mais je me souviens de leurs visages quand elle m’ont vus arrivé. L’une d’entre elles à pousser un cri et s’est enfuie dans la salle de bain. Toutes m’ont dévisagée avant d’échanger des regards éberlués et completement desespérés.

« Pauvre petite. C’est inhumain. Elle n’a même pas quinze ans. Elle a l’âge de ma fille. C’est qu’une enfant. »

Voilà ce que je les entendaient répétaient incessamment. Je me taisais encore, je ne comprenais pas et je crois qu’au fond je ne voulais pas comprendre. Les filles m’installèrent dans une chambre, sur un des matelas, elles me couvrirent d’une grande couverture et je m’endormis sans plus me soucier de rien.

Le lendemain, je me réveilla sans savoir où j’étais. Je m’attendais à être dans la grange de la ferme, j’allais retrouver Vladimir et Ioan. Mais non, j’avais quitté la ferme, et je me trouvais dans un appartement à Istanbul, pour une raison que j’ignorais encore. L’une des filles, qui semblait être l’une des plus âgée et qui répondait au nom d’Eva me fit boire un verre de lait, et m’apporta une tranche de pain dur. Elle m’expliqua que ce n’était pas grand-chose, mais que pour l’instant elle n’avait que ça. Je dévora le peu de nourriture qu’elle m’avait apportée après l’avoir remerciée. A peine une heure plus tard on toqua à la porte, Eva ouvrit. Je l’entendis converser à voix basse avec quelqu’un. Le ton monta et j’entendis un grand « Clac » fendre l’air. Il eut un long silence et Eva revint dans la cuisine en se tenant la joue, les larmes aux yeux.

« Viens, chérie. » M’avait-elle dit en me tendant la main.

J’avais pris sa main et l’avait suivit jusque dans le couloir, elle m’emmena à l’autre bout du couloir devant une porte identique à celle de notre appartement. Elle s’est accroupie devant moi et s’est excusée avant de toquer et de partir. Je n’ai pas compris ses excuses et je me suis juste dit qu’elle était un peu tarée, ou alors que c’était pour le pain dur.
La porte s’est ouverte, révélant un grand homme brun, mince et avec une énorme cicatrice sur la mâchoire. Il me fit entrer et se présenta. Sergueï. Il allait s’occuper de moi et si, je faisais ce qu’il me demandait de faire, tout allait bien se passer.

« Qu’Est-ce que je dois faire ? » Demandai-je innocemment.

Un énorme sourire s’était affiché sur son visage, un sourire qui m’avait fait frissonner.

« Dans trois jours, un homme va venir te voir, et tu vas simplement faire tout ce qu’il te dit, tu ne dois pas avoir peur, tu ne dois pas crier, ni pleurer, même si ça fait mal d’accord ? »

J’acquiescai, pensant que cet homme qui allait venir me donnerait une tâche un peu difficile. Bordel, comment ai-je pu être aussi naïve. Trois jours plus tard comme prévu, Sergueï vint me chercher le soir et me mena jusque dans un des appartements, il me fit m’asseoir sur le lit et me donna une robe de fillette, qui faisait très enfantine, il appela une fille pour qu’elle me fasse des couettes, qu’elle me maquille les joues. J’avais l’impression d’être une poupée. L’homme que je devais voir arriva, un sourire étrange sur les lèvres, il remercia Sergueï et je l’entendis murmurer que j’étais parfaite. Sergueï nous laissa seuls.

« Viens t’asseoir sur mes genoux princesse. »

Je m’exécuta et il se passa, cette nuit là dans cette chambre, la pire chose qu’il me soit arrivé. Lorsqu’il partit, j’étais assise sur le lit, je contenais mes larmes, car j’avais promis de ne pas pleurer, mais dès qu’il claqua la porte je fondis en larmes. Une horrible douleur me venait de mon bas ventre et j’avais une tache de sang dans ma culotte. Sergueï me rejoins quelques minutes plus tard.

« Mr P. était très content de toi Aleksandra, et je le suis également. »

Il sortit de sa poche une liasse de billets.

« 5 000 $ ma chérie. Tu as bien travaillée. »

Ce salaud de Sergueï Baranovitch a vendu ma virginité pour 5 000 $.



Durant six moi j’ai été une esclave sexuelle à Istanbul. J’ai mis du temps à comprendre ce que c’était réellement. Je ne comprenais rien, Filipp m’avait dit qu’il avait trouvé un travail pour moi, pas ça. L’une des filles, dont le nom était quelque chose comme Velma ou Vera je ne me souviens plus, fut très direct avec moi. Contrairement aux autres filles qui étaient avec moi elle se fichait de mon âge et ne me réservait pas un traitement plus tendre.

« Tes parents t’ont vendus ma grande. Ils ont du recevoir un petit paquet et maintenant tu dois payer ton cul pour survivre. »

Je crois que c’est celle fille qui m’a le plus aidée. Elle n’était pas gentille, ne m’a jamais rendu un seul coup de main, mais je l’admirais, elle était débrouillarde, solitaire et surtout elle survivait. Je me suis rendue compte alors que ce n’était pas Eva et compagnie toujours à me chouchouter et à me protéger qui allaient me faire m’en sortir. Je ne pouvais compter que sur une personne; moi-même.

J’ai d’abord tenté de me rebeller. Quand on m’ammenait un client, je refusais de faire ce qu’il voulait, celui-ci se montrait violent ou allait se plaindre. Parfois les deux, lorsque c’était le cas, les gardes venaient, ils étaient deux ou trois, et ils me battaient, il se fichait que je n’ai que dix ans. Je devais me soumettre, après m’avoir battue, ils me violaient également. Tant qu’à faire tu me diras. Je finissais par me résoudre à faire ce qu’ils voulaient, parce que je savais qu’ils allaient me tuer, et que je ne voulais pas mourir.

Il y a une nuit dont je me souviendrais, je pense toute ma putain de vie. Cette nuit là, c’était un riche allemand, un gros pédophile, qui désirait passer la nuit avec moi. C’était un homme répugnant, en surpoids, poilu, avec des grosses lunettes, il me répugnait totalement. Il s’était tout de suite montré brusque avec moi. Il m’avait empoigné le bras et m’avait jeté à plat ventre sur le lit. Il allait venir, et je refusais ça, j’allais hurler, vomir, pleurer. Je voulais qu’il parte, je voulais qu’une chose l’empêche de faire ça. J’espérais de toute mes forces mais je sentis son corps se coller au mien, j’étouffais sous son poids, je me mordais le bras au sang pour ne pas hurler lorsque soudain je me sentis libérer du poids et j’attendis un énorme bruit derrière moi. Je me retourna et vit l’Allemand, allongé au sol, inconscient contre le mur d’en face. Les gardes arrivèrent de suite et me frappèrent en me demandant ce que je lui avais fait. « rien, je ne l’ai pas touché. » Criai-je. Tout le monde trouva ça étrange, une fillette de dix ans, qui balance un adulte en surpoids contre un mur. Mais qui d’autre que moi aurait pu le faire ?

Ce ne fut pas le seul acte étrange qui se déroula avec des clients, une autre fois, la lampe posé sur la table basse frappa de plein fouet, sans que personne ne la touche, la tête d’un de mes client. A nouveau je fus battue violemment pour un acte que je n’avais pas commis, du moins pas que je le sache…

A l’âge de douze ans, j’étais une jeune prostituée qui avait déjà pas mal voyagé, Istanbul, Bucarest, Berlin, Francfort, Maastricht, Turin, Londres. Au moins même si je faisais un métier horrible j’avais au moins le luxe de voyager. La belle affaire. Je passais d’un bordel à un autre, dans des conditions de vie toujours aussi déplorables. Humiliation, violence, soumission, drogues, viols. Voilà l’univers dans lequel je vivais. A l’âge où l’on commence à penser aux garçons, j’étais dégoutée par les hommes et pensais que j’allais crever d’une overdose ou du sida. Douze ans et déjà une demi douzaine de maladies sexuellement transmissibles contractés. Je n’avais plus aucune chance de m’en sortir.


Après une énième nuit mouvementée je fus réveillée par des cris. J’entendais des voix fusaient de partout, je me leva, encore assommée par la drogue que mon proxénète m’avait forcé à prendre pour me « dompter ». J’avais l’impression que j’allais tomber par terre, je n’arrivais pas à comprendre ce qui se passait. Une fille me bouscula et je réussis à lui demander ce qui se passait.

« Cours Aleksandra, Sergueï est mort, il y a eu une grande lumière verte et il était mort. Sauve toi. »

Qu’Est-ce qu’elle me racontait avec sa putain de lumière verte ? Mais Sergueï était mort. Cet enfoiré était mort. Cela signifait que l’on était libre. Bordel, j’allais quitter cette vie. Je quitta l’immeuble comme je le pouvais et une fois dehors je vis que ce dernier était en feu. Je me laissa tomber sur le trotoire, épuisée, mais libre.
Une pression sur mon bras se fit sentir et je sursauta. Non. Putain, un des garde m’avait retrouvé, j’allais être revendue, et je ne sortirais jamais de cet enfer. Je tourna mon visage vers l’homme qui me tenait. Il m’était inconnu.

« Khto vy? » (Qui êtes vous) Articulai-je terrorisée.
« Ya tviy? bat'ko Aleksandra » (je suis ton père Aleksandra)

J’y ai pas cru à son histoire de « je suis ton père » c’était du déjà vu. Dark Vador l’avait déjà fait à Anakin. Mais le problème c’est que je n’ai pas vraiment eu le temps de répliquer que je suis tomber dans les pommes. Bête ça. Je me suis réveillée dans un lit. Un vrai lit, confortable, avec des draps propre, des oreillers et même un putain de baldaquin. J’en avais jamais vu en vrai, et encore moins dormi dans un lit à baldaquin. Je n’avais aucune idée de l’endroit où je me trouvais, de quel heure il était, mais je me sentais pour la première fois depuis longtemps, reposée. La porte s’ouvrit, l’homme « Dark Vador » entra et me sourit. J’étais méfiante et j’étais prête à me barrer en courant dès qu’il tenterait quelque chose de louche.

« Tu as bien dormi Aleksandra ? »
« Oui. » Répondis-je simplement.
« J’en suis heureux. »

D’habitude, les hommes n’étaient pas heureux de me voir dormir…

« Où je suis ? » Demandai-je dans un anglais maladroit.
« Chez moi. A Londres. Tu es en sécurité. »

Je comprenais mieux l’anglais que je ne le parlais, j’avais eu de nombreux clients britanniques et parfois même américain, et j’avais était pendant un temps dans une boite de strip tease à Liverpool.

« Et qui êtes vous ? »
« Russel. Jack Russell. »

Il me lança un clin d’œil avant d’éclater de rire. Je le regarda perplexe, avant qu’il ne m’explique.

« Jack Russell, c’était une blague, tu comprends? »

Ah, c’était donc ça le putain d’humour britannique ? Je ne répondis pas.

« Je suis Adam Russell. Et je suis ton père. »
« Je ne vous crois pas. »
« C’est pourtant vrai. »
« Où étiez vous pendant tout ce temps? »

Adam s’assit sur le bord de mon lit, je sursauta et m’éloigna de lui.

« Je ne vais pas te faire de mal Aleksandra. » Me rassura-t-il.

Puis il me raconta, comment il avait rencontré ma mère et Ukraine il y a presque treize ans. Il avait été très amoureux d’elle et il lui semblait qu’elle aussi mais un jour après l’avoir interroger sur le fait d’avoir un enfant elle devient distante. Adam m’expliqua qu’à à peine vingt et un an il ne pensait pas à avoir un enfant si tôt. Il avait du rentrer en Grande Bretagne rapidement, mais ma mère, Tania devait le rejoindre deux mois plus tard. Elle ne l’avait jamais fait et ne donna aucun signe de vie. Adam en avait donc conclu qu’elle l’avait quitté. C’était il y a deux ans, après avoir reçu une lettre d’une certaine école qu’Adam découvrit mon existence. Poudlard, m’avait il dit, était l’école où il avait lui-même passé sa scolarité et une lettre venant de cet école à l’adresse d’Aleksandra Viktoria Rudinov Russell lui avait était envoyé. Mes prénoms, mon nom de famille, il comprit rapidement que j’étais sa fille et celle de Tania, mais qu’il n’avait aucune idée d’où j’étais. Il m’avait chercher pendant deux ans avant de me retrouver. C’était lui qui avait tué Sergueï et ses sbires, il avait liberés les autres filles et maintenant il voulait vivre avec moi, s’occuper de moi. Et surtout je devais aller à Poudlard, cette école mystérieuse. Parce que j’étais une sorcière. Quelle vanne! Une sorcière, pourquoi pas une fée tant qu’on y était. Mais Adam me demanda si des fois des choses inexpliqués se passait lorsque j’étais en colère, ou que j’avais peur. Je repensa à l’Allemand, et à la lampe et je finis par croire à toutes ces conneries.

Queqlues mois plus tard je rentrais à Poudlard en première année à l’âge de treize ans. J’avais deux ans de retard, mais j’apprenais étonnamment vite. Et à la fin de de l’année j’avais rattrapé mon retard. Je pris des cours d’arts martiaux et de boxe pour apprendre à mieux me défendre et à ne plus être soumise.

Trois ans s’était écoulés et je suis à présent en sixième année. Où Est-ce que j’en suis ? J’en sais rien. Cette putain de guerre nous menace tous. Est-ce que je vais me battre ? Bien sur. Dans quel camp ? Le mien. Et Est-ce que je vais survivre ? J’y compte bien.
Chaque jour je repense à ma chance de m’en être sortie, plutôt indemne alors qu‘il y a encore, toutes ces filles restées en Ukraine ou ailleurs Eva, Anya, Natasha, Tatiana, Katia, Milena, Vera, Olga, Elena et les autres. J’ai la chance d’avoir une nouvelle vie, un nouveau foyer et même un nouveau prénom, Alexie. J’ai la chance d’avoir un nouveau départ. Je m’appelle Alexie Viktoria Russell, sorcière anglaise et je me bats conre le monde pour la liberté.